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Immobilier

L’exode urbain post-confinement se confirme

L’exode urbain post-confinement se confirme
Article rédigé par Jonathan Eveno Associé - Administrateur des ventes jonathan-eveno-portrait

Le départ des Franciliens vers les régions brouille les frontières entre résidence principale et résidence secondaire, et surtout, fait bondir les prix du marché immobilier des biens sur le littoral, car l’exode urbain post-confinement se confirme.

La pandémie a changé les habitudes de vie et de travail de nombreux parisiens. Les épisodes de confinement ont donné à nombre d’entre eux des envies d’ailleurs. D’après le Baromètre du déménagement 2021, près d’un français sur quatre souhaite déménager, une tendance en augmentation de 10% par rapport à la précédente édition. Ce phénomène d’exode urbain, souvent dirigé vers les régions du littoral ouest, a fait monter fortement les prix en région.

1. L’attrait des villes de taille moyenne

Le phénomène est très net chez les Franciliens : 42% d’entre eux envisagent de quitter la région parisienne tout en gardant leur emploi actuel grâce au travail à distance, d’après l’étude réalisée par le site paris-jetequitte.com sur l’impact du confinement.

L’exode urbain touche peu les jeunes actifs et les étudiants, étant principalement observé chez les familles et les retraités. D’après les chiffres de l’Insee, le Covid-19 n’a fait qu’amplifier une tendance déjà à l’œuvre. Entre 2010 et 2019, la capitale a perdu plus de 75.000 habitants. Avec un solde migratoire fixé à -0,2%, cette tendance se retrouve dans une majorité de grandes villes même si elle est moins marquée. En revanche, les villes de taille et de densité moyennes connaissent un regain d’attractivité avec un solde migratoire positif. Il en est de même pour les zones péri-urbaines autour des grandes villes. Angers, Dijon, Le Mans, Orléans, Dinard, Saint-Malo sont autant de villes qui rencontrent une nouvelle population d’habitants à l’année.

2. Le concept de résidence semi-principale

Les nouvelles habitudes de travail qui font une large place au télétravail ont donné naissance à une nouvelle catégorie de bien immobilier : le concept de résidence semi-principale. Il s’agit de résidence a priori secondaire dans lesquelles les actifs poursuivent leur activité professionnelle à distance plusieurs jours par semaine. Cette formule était jusqu’ici privilégiée par les retraités qui passent de longue période dans une maison de campagne ou de bord de mer tout en gardant un pied à terre citadin. Elle s’est désormais répandue auprès des actifs. Si cette solution est possible pour les parents de jeunes enfants, les familles avec enfants scolarisés, qui ont décidé d’améliorer leur cadre de vie, se sont, eux, installées à temps plein dans leurs nouveaux territoires d’élection.

3. Augmentation des prix

Ces changements de vie se sont traduits par une forte et rapide augmentation des prix dans certains marchés immobiliers. Selon les statistiques de la plateforme d’annonces immobilières SeLoger, les prix des maisons ont flambé dans les zones littorales de l’ouest depuis 2018.

À Saint-Valéry-sur-Somme (80), le prix moyen est de 2.951 €/m², avec une augmentation de 47 % en trois ans. À Saint-Malo (35), les prix ont atteint 3.964 €/m² à la fin de l’année 2021, soit une hausse de 39 %. Et à La Baule (44), les prix ont grimpé de 35 %, atteignant 4.612 €/m². Biarritz (64) connaît également une hausse de 35 %, avec un prix moyen de 6.663 €/m².

Dans ces marchés désormais tendus, les délais de vente se réduisent. Au Crotoy (80), ces délais ont diminué de 44 % entre 2018 et 2021, et de 40 % à Saint-Malo. L’accélération des marchés immobiliers locaux est donc avérée.

4. Et après ?

Aujourd’hui, il semble que cette tendance soit assez durable. En effet, la recherche des familles d’un environnement moins dense et apaisé accompagnée de la transformation digitale des entreprises devraient permettre d’envisager une constance du phénomène. Les villes bénéficiaires ont d’ailleurs bien compris qu’elles devaient s’y préparer et mettent en avant tous leurs atouts pour séduire ces nouveaux habitants.

La sortie de la crise sanitaire remettra-t-elle en cause la tendance ? La hausse des prix va-t-elle pas finir par décourager les acquéreurs en quête de la bonne affaire ?

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