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L’évolution des taux d’emprunt en France en 2024

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Article rédigé par Jonathan Eveno photo-portrait-jonathan-eveno

Quels impacts pour les investisseurs immobiliers ?

En 2024, l’évolution des taux d’emprunt en France est au cœur des préoccupations des investisseurs immobiliers particuliers. 

Après une période marquée par des taux historiquement bas, la tendance haussière amorcée en 2022 continue de se confirmer. 

Cette dynamique redessine les stratégies d’investissement, impose des ajustements financiers, et génère des opportunités nouvelles tout en faisant émerger certains défis. Décryptage des enjeux pour les investisseurs immobiliers en cette année cruciale.

Une remontée des taux d’emprunt inéluctable

L’évolution des taux d’emprunt en France en 2024

Cette année, les taux d’intérêt des prêts immobiliers en France atteignent des niveaux que les emprunteurs n’avaient plus vus depuis une dizaine d’années. 

En effet, après une longue période de taux historiquement bas, autour de 1 % pour les meilleurs profils entre 2018 et 2021, les taux ont progressivement augmenté pour franchir la barre des 4 % en moyenne pour un crédit sur 20 ans. Cette tendance s’inscrit dans un contexte macroéconomique marqué par des efforts des banques centrales, notamment la Banque centrale européenne (BCE), pour juguler une inflation persistante. 

L’augmentation des taux directeurs vise à contenir la hausse des prix à la consommation, mais elle se répercute directement sur les conditions d’emprunt. Ce renchérissement du coût du crédit fragilise la capacité d’investissement de nombreux particuliers qui s’appuient sur le crédit pour financer leur acquisition.

Des impacts directs sur la capacité d’emprunt des particuliers

Pour les investisseurs immobiliers, cette hausse des taux se traduit par une capacité d’emprunt en baisse. 

Concrètement, avec un taux de crédit qui passe de 1 % à 4 %, pour une mensualité constante de 1.000 €, le montant empruntable chute de près de 25 %. 

Cette réduction de la capacité d’achat oblige les acheteurs à revoir leur stratégie et à adapter leurs projets, que ce soit en diminuant le budget d’acquisition ou en allongeant la durée des emprunts, une option parfois limitée par les critères stricts des banques.

En outre, les conditions d’octroi des crédits immobiliers se durcissent, avec un taux d’endettement maximal de 35 % des revenus. Les banques, plus sélectives, exigent des apports personnels plus élevés, compliquant l’accès au financement pour certains profils d’emprunteurs.

Une rentabilité locative sous pression

La hausse des taux d’emprunt impacte également la rentabilité des investissements locatifs. Avec des mensualités de crédit plus élevées, le rendement locatif net, calculé en tenant compte des charges (intérêts d’emprunt, taxes, travaux, etc.), tend à diminuer. Les investisseurs doivent donc être plus vigilants quant à la sélection de leurs biens pour éviter les projets à la rentabilité trop faible.

Cependant, tout n’est pas sombre. La hausse des taux d’intérêt n’entraîne pas nécessairement une baisse des prix de l’immobilier, mais elle en limite la hausse vertigineuse que la France a connue ces dernières années. Dans certaines zones, notamment les villes moyennes ou les zones rurales, les prix peuvent stagner, voire baisser légèrement, offrant des opportunités à ceux en capacité de négocier.

Quelles stratégies pour les investisseurs immobiliers?

Dans ce contexte de hausse des taux, les acquéreurs doivent adapter leur stratégie pour maintenir la viabilité de leurs projets. 

Voici quelques pistes à suivre :

1. Augmenter l’apport personnel : avec des banques de plus en plus exigeantes, un capital initial plus élevé permet de limiter le montant emprunté et donc d’alléger les mensualités. Cela améliore également la capacité à obtenir un taux plus avantageux.

2. Sélectionner des zones à forte demande locative : pour compenser la baisse de la rentabilité, il est plus que jamais essentiel de privilégier les zones où la demande locative est soutenue. Les grandes métropoles, certaines villes moyennes en plein développement et les zones touristiques demeurent des valeurs sûres pour des investissements à long terme.

3. Allonger la durée de détention : dans un marché marqué par une hausse des taux, l’investissement immobilier s’inscrit davantage dans une logique patrimoniale à long terme. Les investisseurs doivent accepter de conserver leurs biens plus longtemps pour amortir l’impact de la hausse des taux sur leur rentabilité immédiate. Cela s’entend d’autant plus pour un achat locatif.

4. Diversifier son portefeuille immobilier : l’année 2024 est également propice à une diversification géographique et sectorielle. Investir dans des résidences secondaires, des colocations ou encore des immeubles à rénover peuvent permettre de compenser la baisse des marges dans l’immobilier classique.

Des opportunités à saisir malgré tout

Malgré cette hausse des taux d’emprunt, les opportunités pour les investisseurs immobiliers sont possibles. 

En effet, la forte demande locative, particulièrement dans certaines régions, ainsi que l’essor du télétravail qui redessine les dynamiques territoriales, ouvrent de nouvelles perspectives. 

Egalement, les dispositifs fiscaux comme les lois Pinel ou De Normandie, la location meublée non professionnelle (LMNP), ou encore les avantages fiscaux liés aux rénovations énergétiques continuent d’offrir des avantages pour réduire l’imposition et améliorer la rentabilité des projets.

Enfin, pour les investisseurs disposant de liquidités importantes, l’augmentation des taux pourrait réduire la concurrence sur certains marchés et permettre de négocier plus favorablement les prix à l’achat.

Conclusion : Une année de transition pour les investisseurs immobiliers

L’année 2024 s’est présentée comme une période charnière pour l’investissement immobilier en France. 

La hausse des taux d’emprunt a imposé aux investisseurs particuliers de faire preuve de davantage de rigueur dans le montage de leurs dossiers et la sélection de leurs biens. 

Si cette nouvelle donne complique certains projets, elle ne remet pas en cause l’attractivité de la pierre, qui demeure un placement solide et pérenne. 

La clé du succès en 2024 réside dans la capacité à s’adapter, à anticiper les tendances du marché, et à trouver les niches qui permettront de maintenir une rentabilité satisfaisante.

Surtout, on note déjà un assouplissement des conditions : les banques ont décidé de soutenir le marché en proposant des offres spéciales permettant de lisser à la baisse le taux d’emprunt et les banques centrales ont commencé à réduire leur taux directeur.

L’année 2025 s’annonce passionnante !


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Édition Septembre 2021

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