Les crypto-monnaies séduisent massivement les investisseurs nationaux et les entreprises françaises du secteur des crypto-monnaies sont bien placées. Mais ces actifs comportent des risques et ne sont pas exempts de critiques.
Bitcoins, Ether, Dogecoins… les crypto-monnaies ne cessent de faire parler d’elles. Il s’agit d’actifs numériques reposant sur la technologie de la blockchain qui sert de registre à toutes les transactions effectuées avec ces crypto-actifs. Elle est bâtie sur une architecture décentralisée accompagnée d’un service de « minage » dont les validations permettent de sécuriser les échanges.
1. Engouement pour les crypto-monnaies
En 2017, le Bitcoin s’échangeait à environ 950 dollars. Il culmine aujourd’hui à 40.000 dollars. 8% des Français possèdent des crypto-monnaies et 30% des Français envisagent d’en posséder, d’après une étude ADAN (Association pour le développement des actifs numériques)/KPMG de février 2022.
À titre de comparaison, seuls 6,7% des Français possèdent des actions, d’après les chiffres de l’AMF. On assiste donc à un véritable engouement pour ces nouvelles valeurs. Et l’intérêt des investisseurs pour ces monnaies ne cesse de croître. En 2021, la capitalisation totale du marché des crypto-monnaies a pour la première fois dépassé le seuil symbolique des 2.000 milliards d’euros.
On découvre également une population d’investisseurs jusqu’ici assez éloignée des standards du CAC 40 et des autres OPCVM. Les jeunes représentent une part importante des nouveaux contributeurs. Ils s’intéressent particulièrement aux devises les plus innovantes.
2. Start-up nation, fleuron français
Les entreprises du secteur sont florissantes. Avec une création de 1.100 postes en 2021, la filière de la crypto en France revendique une croissance annuelle de 60%. Elle ambitionne de créer 2.400 emplois en 2022 et totalise 1,2 milliard d’euros de levée de fonds. L’écosystème français compte de nombreux acteurs de premier plan dont des pépites tricolores LGO Markets, une plateforme d’échange de crypto-monnaies pour les institutionnels, la start-up Tezos qui développe un nouveau protocole blockchain.
La start-up nation compte désormais deux Licornes reconnues dans le secteur : Sorare, une plateforme d’achat et de vente de NFT, valorisée 4,3 milliards d’euros et Ledger spécialisée dans la vente de portefeuilles numériques dédiés à la conservation et la gestion des crypto-actifs, dont la valorisation dépasse 1,5 milliard d’euros. Une source de croissance et d’attractivité pour l’économie française.
3. Un risque de volatilité
Seul bémol, 30% des Français considèrent que les devises numériques sont trop risqués. Leur valeur varie en fonction de l’offre et de la demande, ce qui leur confère une très forte volatilité, en témoigne le « crack » de mai 2021. Les premiers mois de l’année, les crypto-monnaies avaient tutoyé les sommets. L’Ethereum a alors dépassé les 3.000 dollars avec une progression de +300% sur les 5 premiers mois de l’année. Les seules décisions de Elon Musk, l’emblématique patron de Tesla, de refuser les paiements en Bitcoins et de la Chine d’interdire aux instances financières nationales, aux banques et aux entreprises d’utiliser les crypto-monnaies a provoqué leur chute. En une semaine, d’après les chiffres de CoinMarketCap.com, la capitalisation de l’ensemble du marché a perdu plus de 1.000 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas.
Moins structuré, moins codifié et encore très jeune, le marché de la cryptomonnaie peut être difficile à circonscrire. Il réagit toujours plus rapidement aux événements extrinsèques du reste du monde. Il nécessitera une exigence pointue pour chaque ordre passé.
4. Des actifs critiqués
Enfin, ces nouvelles monnaies essuient également un grand nombre de critiques au regard de la consommation massive d’énergie fossile nécessaire à leur production et à la validation des transactions réalisées avec ces actifs. Le minage est si énergivore qu’on estime que la consommation annuelle du bitcoin atteint près de 130 TWh, soit la consommation annuelle de la Norvège (Indice de Consommation d’Electricité du Cambridge Bitcoin).
S’y ajoute un questionnement éthique. En raison de leur anonymat et de l’absence de réglementation stricte, les cryptomonnaies sont souvent perçues comme des outils favorisant les activités illicites. Cette réputation suscite des préoccupations auprès des autorités financières et des gouvernements. De plus, elle complique l’adoption des cryptomonnaies dans des applications légitimes.
5. A retenir sur les crypto-monnaies
Intéressantes, dynamiques, économiquement productives, les « cryptos » sont une une nouvelle classe d’actifs qui peuvent générer de conséquents profits à laquelle il faut s’intéresser. Cependant, l’importance des risques et des implications sociétales doivent absolument être bien appréhendés par ceux qui souhaiteront s’y aventurer.