Si on enregistre une dynamique des ventes satisfaisante sur l’ensemble de l’année écoulée à Paris et dans plusieurs grandes villes, le marché semble peut-être aborder une phase de repli. Cette situation ne se reflète pour l’instant pas dans l’évolution des prix.
Le volume des ventes immobilières pour 2020 devrait avoisiner 980.000 biens vendus. Un bon score pour une année marquée par deux confinements, si on compare ces résultats aux crus précédents : plus d’un million de transactions en 2019, année de tous les records, et 956.000 biens vendus en 2018.
1. L’impact limité du confinement
Après une mise à l’arrêt au moment du premier lock down, le marché immobilier a très vite retrouvé de sa vigueur au printemps 2020, au moment du déconfinement. Les volumes de vente atteints dans le cadre de cette reprise post confinement ont d’ailleurs surpris par leur ampleur. Les mois d’été ont été marqués par une intense activité pour le secteur.
Le deuxième confinement en octobre dernier et l’interdiction des visites immobilières in situ jusqu’à la fin du mois de novembre a cependant ralenti une nouvelle fois la finalisation de certains projets d’acquisition.
Dans ces conditions, la reprise amorcée au printemps n’a pu compenser les mois de « pause sanitaire ». Le nombre total des biens vendus devrait donc terminer en baisse de 8% par rapport à l’année dernière. Pas si mal, compte tenu de la situation économique et sanitaire !
2. Une augmentation limitée des prix
Si la crise ne s’est pas traduite par un choc de l’immobilier, la trajectoire des prix a été impactée. Conformément aux perspectives du début de l’année 2020, ceux-ci ont même poursuivi leur progression. La qualité indéniable de valeur refuge de l’immobilier particulièrement prisée en période de crise, les taux d’emprunt toujours très bas et une offre de biens réduite ont contribué à soutenir des prix fort.
Les Français souhaite toujours voire encore plus être propriétaire de leur logement. L’ensemble de la profession a su s’adapter pour leur permettre de finaliser leurs projets : visite virtuelle, signature électronique, …
Ainsi, d’après les projections des Notaires de France, à la fin du mois de janvier 2021, les prix devraient avoir augmenté de 6,8% sur l’ensemble de la France par rapport à l’année précédente, un phénomène encore plus marqué en Île-de-France avec une progression de +7,2%.
3. Une désaffection pour Paris
Seul bémol : Paris, où la progression des prix semble quelque peu s’essouffler. Les périodes de confinement et le développement du télétravail ont modifié les priorités des Français, qui recherchent plus volontiers des biens plus grands avec un accès à l’extérieur (jardins, terrasses), une tendance nécessairement défavorable à la ville lumière. Début janvier 2020, le
secteur anticipait des prix à 11.000 euros le m2 à la fin de l’année. Or, au final, les prix n’auront progressé que de 1,8 % sur les 12 derniers mois pour atteindre 10.402 euros le m2.
Dans le contexte actuel, à Paris comme dans d’autres grandes villes, le marché semble aborder une phase de léger repli avec une offre de bien qui se raréfie et une mutation des demandes. En revanche, la petite couronne parisienne et en région, les villes moyennes, Nantes en tête (avec une augmentation de 5,5% des prix sur l’année) bénéficient d’un fort regain d’intérêt.